Les inondations à Amiens sont citées dans les archives et ouvrages. Dans son "Histoire des rues d'Amiens", publié en 1854, Antoine GOZE décrit celles dont il a trouvé trace dans les archives de la Ville:
* Du 13 au 21 février 1635.
* Du 2 au 4 mars 1658.
* 1718.
* Février 1784.
* Le 23 février 1823.
Le "Journal des Amiénois" du 11 avril 2001 publie cette liste complémentaire des inondations: 1920, 1926, 1948, 1966, 1993 et 1995.
Antoine GOZE écrit, en 1854 :
"Nous ne reviendrons pas sur le lamentable évènement de la surprise de la ville par les Espagnols en 1599."
"Le Corps de Ville avait été privé de la plus grande partie de sa puissance et de ses revenus par l'édit foudroyant de Henri IV qui supprima presqu'entièrement ses privilèges."
"Il était obligé de subvenir à la plus grande partie des frais d'entretien des fortifications de la place qui avait été à nouveau sérieusement menacée par l'Espagnol"...
"Il lui avait été donc impossible de continuer, comme par le passé, à maintenir dans un état convenable les ponts, les quais, les vergnes (1), les digues, les écluses des nombreux canaux de la cité."
"En 1635, les Amiénois avaient à souffrir à la fois de la peste, de la guerre et de la famine; une inondation terrible acheva de les ruiner. Elle dura depuis le 13 février jusqu'au 21; l'eau monta jusqu'au grand autel des Minimes qui ne purent continuer leurs offices. Les prairies environnant la ville furent inondées à la hauteur d'une pique (2)"....." Les communications furent interrompues dans la banlieue par la rupture des ponts de grès de Boves, de Longueau et du faubourg de Hem. La Selle grossie par la fonte des neiges s'éleva à deux mètres au-dessus de son lit."
(1)vergne : berge
(2)une pique : # 90cm
Les décriptions faites des inondations très anciennes ne peuvent pas donner une idée précise de leur gravité. La comparaison avec la configuration actuelle de la cité, des canaux, des rues, des ponts et surtout des cours d'eau et écluses, est particulièrement difficile. On peut constater que la large vallée de la Somme paraît bien calme avec sa pente très douce et ses étangs nombreux. Sa nature large, marécageuse, avec une faible pente favorise sans doute ces débordements très vastes quand les apports sont exceptionnels. Et en 2001 la situation est catastrophique dans toute la vallée de la Somme. C'est une situation dont la gravité est inconnue depuis au moins 200 ans !
Copyright © Larcher.C AMIENS- Février 2001 | Retour au sommaire des inondations. |