Les premiers Français qui s'installent durablement dans ce qui est devenu le Canada, le Picard Jean de POUTRINCOURT est le premier, trouvent une région très accueillante et verdoyante dans le sud ouest de l'actuelle Nouvelle Ecosse.
ACADIE, d'où vient ce nom ?
L'explorateur italien Giovanni da Verrazzano, au service du royaume de France, l'appelle Arcadie du nom de la région antique grecque considérée comme un paradis terrestre.
Une autre explication est donnée selon laquelle le nom d'Acadie serait la déformation de l'expression des indiens Micmacs Ak-a-de qui signifie "la place de ..." . Les Acadiens et les indiens Micmacs cohabitaient avec bonheur tout en faisant le commerce des peaux et fourrures pour les vêtements. Les Micmacs ont d'ailleurs toujours entretenu de bonnes relations avec les Français, encouragés à se rapprocher à l'origine par leur opposition commune aux Anglais.
Au fil du temps on relève différentes orthographes : Terres de l'Accadie ou Acadye et enfin Acadie
Installation des Acadiens
Les premiers Acadiens, venus de France, et plus particulièrement de Picardie et des pays de la Loire, sont fermiers, chasseurs, pêcheurs, trappeurs. En 1604 ils fondent Port Royal, devenu maintenant la ville d' Annapolis Royal.
Ils étendent progressivement leur installation vers le sud de l'actuelle Nouvelle Ecosse et le fond de la Baie de Fundy, alors appelée Baie Française.
- Installation à Beaubassin en 1672
- Installation aux Mines ( Grand - Pré actuellement) en 1680
- Implantation en 1687 à Cobegnid (Truro actuellement), à Pisiguid (Windsor actuellement) et construction d'une église à Grand - Pré
- Implantation en 1698 à Chipoudy et installation d'acadiens le long de la rivière Petitcodiac au Nouveau Brunswick en particulier à l'emplacement de Moncton.
Vers 1671 la population acadienne de Port Royal s'élève à 400 personnes environ.
L'Acadie devient la Nova Scotia anglaise.
Entre 1710 et 1713 l'Angleterre occupe toute l'Acadie et Port Royal devient Annapolis Royal en l'honneur de la reine Anne d'Angleterre.
En 1714 le Traité d'Utrech donne l'Acadie à l'Angleterre qui l'appelle Nouvelle Ecosse : Nova Scotia. L'Ile de Saint Jean (actuelle Ile du Prince Edouard) et l'Ile Royale (actuelle Ile de Cap Breton), sont françaises. Les Acadiens restent sur leurs terres en Nova Scotia mais sous l'autorité anglaise. L'Angleterre demande aux Acadiens de prêter un serment d'allégeance pour pouvoir continuer à exploiter leurs terres. Cette condition est rejetée car les Acadiens veulent maintenir leur culture, pratiquer leur religion et refusent de porter les armes dans les troupes anglaises.
Les anglais accordent peu d'intérêt aux Acadiens et se montrent préoccupés par la guerre qui les oppose aux indiens Micmacs de 1722 à 1726. De ce fait la question du serment est laissée de côté, mais la condition reste inscrite dans la réglementation. La promesse orale est faite aux Acadiens d'accepter leur neutralité dans les guerres entre Français et Anglais et de la faire figurer dans le serment d'allégeance. Un grand nombre d'Acadiens prêtent ce serment en faisant confiance à cette promesse ... . On les a appelé les "Français neutres"
En 1755 le Gouverneur de la Nouvelle Ecosse, Charles LAWRENCE décide d'appliquer scritement la règle du serment, sans tenir compte des promesses orales, et donc d'expulser les Acadiens qui revendiquent leur neutralité. C'est le début de la déportation de 10 à 15000 acadiens. Ce que les Acadiens appellent le "Grand Dérangement" dure jusqu'en 1762. Les hommes sont séparés des femmes et enfants. Ils sont embarqués sur des bâteaux anglais et dispersés en France, Angleterre, Antilles, côtes de l'Amérique du Nord et en Louisiane où ils sont toujours en très grand nombre et entretiennent leur culture francophone originale.
Cette dramatique période de l'histoire acadienne fait l'objet d'un célèbre poème de Henry Wadsworth LONGFELLOW intitulé "Evangéline". Cette oeuvre de 1846 est consacrée au drame de la séparation d'un couple de jeunes acadiens, Evangéline et Gabriel, lors du "Grand Dérangement". Evangéline, son principal personnage, est devenue une héroïne acadienne et un symbole qui a sa statue à Grand Pré.
 |  |  |
|---|
A partir de 1760 les troupes anglaises occupent la totalité du Canada et le Traité de Paris, en 1763, officialise le Canada comme possession anglaise. De ce fait le "Grand Dérangement" s'amplifie.
En 1772 on ne compte plus que 1250 Acadiens pour l'ensemble de la Nouvelle Ecosse et le Nouveau Brunswick.
Les Acadiens aujourd'hui.
Ils sont revenus en Nouvelle Ecosse, dans les îles de la Madeleine, de Cap Breton et du Prince Edouard, se sont installés dans tout l'Est Canadien, c'est-à-dire dans les provinces Atlantiques. Mais ils se sont aussi installés aux USA, aux Caraïbes, aux iles Falklands, et ... en France.
Les acadiens constituent un importante population francophone dans le Canada et en Louisiane. Très attachés à leur culture, ils ont leurs écoles, collèges et universités. Le folklore acadien vit grace aux associations et groupes musicaux et chorégraphiques, mais aussi par la littérature sous toutes ses formes. Les acadiens du Canada et ceux de Louisiane organisent des Congrès mondiaux qui donnent lieu à d'immenses fêtes.
H. W. Longfellow a écrit dans "Evangeline":
Les Acadiens forment un peuple sans pays mais un peuple qui cultive précieusement la mémoire de son passé pour mieux préparer son avenir. Comme cela est dit dans "La Sagouine" l'Acadie c'est un pays dont on ne trouve pas le nom sur les cartes de géographie. L'esprit de famille, les drames, le sens de la solidarité et de l'effort forment un ciment indestructible. Il a engendré une réalité Acadienne qui laisse éclater son bon sens, sa joie de vivre et son humanité, visibles dès que la conversation s'engage. Le goût pour l'histoire familiale, qui est aussi l'Histoire de l'Acadie, explique la passion pour la généalogie que l'on peut qualifier de "sport national acadien"
 |
|---|
Le drapeau acadien, tel qu'il est actuellement, a été défini lors du Congrès de 1884 à Miscouche. Le drapeau "bleu, blanc, rouge" affirme l'attachement aux origines françaises. L'étoile jaune à 5 branches sur fond bleu est celle de la Vierge Marie. Certains disent qu'elle symbolise également l'étoile qui guide les marins.
